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La Bourse de Paris stagne, la crise politique en toile de fond

La Bourse de Paris évolue sans grand changement vendredi et digère des indicateurs d'inflation de la zone euro, le marché tentant d'anticiper la prochaine décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

L'indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, faisait du sur place (+0,01%) vers 12H00, grappillant 0,42 points à 7.179,67 points. Jeudi, le CAC 40 a pris 0,51%, profitant de la fermeture de Wall Street pour Thanksgiving, pour aller de l'avant.

Par ailleurs, vendredi, les marchés américains connaîtront une séance écourtée de trois heures.

Le marché s'est tourné vers la publication de la première estimation d'inflation en novembre en zone euro, qui a progressé de 0,3 point en novembre, à 2,3% sur un an, poursuivant son rebond entamé en octobre en raison d'un moindre recul des tarifs de l'énergie, selon les chiffres annoncés par Eurostat vendredi.

Cette évolution ne modifie pas la tendance d'une modération des prix à la consommation qui devrait permettre à la Banque centrale européenne (BCE) de poursuivre ses baisses de taux d'intérêt.

L'inflation avait atteint en septembre son point le plus bas en trois ans et demi, à 1,7% sur un an, avant de remonter à 2% en octobre.

"Ce chiffre de l'inflation ne devrait pas remettre en question les anticipations de baisse des taux de la BCE", estime Kathleen Brooks, responsable de la recherche économique chez XBT.

Jeudi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé que "toutes les raisons" étaient "réunies" pour une "réduction" des taux d'intérêt lors de la prochaine réunion des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) le 12 décembre.

Par ailleurs, "la BCE devrait réduire ses taux à un rythme beaucoup plus rapide que les États-Unis ou le Royaume-Uni l'année prochaine, ce qui explique la faiblesse de l'euro", a-t-elle poursuivi.

Sur le marché des changes, la monnaie unique prenait 0,11% face à la devise américaine, à 1,0564 euro pour un dollar. Depuis le 1er janvier, l'euro a fondu de plus de 4% face au billet vert.

Enfin, "le feuilleton politique" ne cesse d'"empirer" alors que Michel Barnier a fait des concessions à Marine Le Pen", qui en "demande davantage", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Pour tenter d'échapper à une censure, que le Rassemblement national menace de voter avec la gauche, le gouvernement a annoncé renoncer à augmenter significativement la fiscalité sur l'électricité, nouvelle concession majeure sur son budget pour 2025 qui devait représenter 3,4 milliards d'euros de recettes selon Matignon.

Le gouvernement a aussi ramené, à la demande des macronistes, de 4 à 1,6 milliard d'euros la diminution des allégements de charges prévue pour les entreprises.

Le déficit public de la France va s'élever à 6,1% du PIB en 2024 selon les prévisions officielles et le gouvernement Barnier s'est engagé à le ramener à 5% en 2025, puis sous le plafond européen de 3% en 2029, tout en amorçant une lente réduction de la dette publique (presque 3.230 milliards d'euros).

Dans ce contexte, vendredi soir, toute l'attention des investisseurs sera tournée vers l'agence de notation S&P, qui dévoilera sa nouvelle évaluation de la dette souveraine de la France.

En mai, l'agence de notation américaine avait abaissé d'un cran la note française, de "AA" à "AA-", avec une perspective stable, réduisant les risques d'une nouvelle dégradation dans l'immédiat.

Michelin, levée du blocage

Un accord prévoyant la levée du blocage de l'usine Michelin à Cholet (Maine-et-Loire) a été conclu jeudi entre le groupe industriel et des salariés, a-t-on appris auprès des deux parties.

En Bourse, le titre reculait de 0,62% à 30,64 euros vers 12H00.


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